Falstaff
Festival d'Aix en Provence

Christopher Purves (Falstaff) © Monika Rittershaus

Falstaff est le testament spirituel de Verdi, qui relève dans le secret de ses vieux jours le défi de toute une vie : s’illustrer dans le genre léger. Cela pétille et file d’une traite dans ce chef-d’œuvre de comédie, avec un esprit et un raffinement rares, s’achevant en féerie. Daniele Rustioni et l’Orchestre de l’Opéra de Lyon y font merveille, stimulant la vis comica d’une troupe haute en couleurs, idéalement constituée pour cette œuvre. Mais qui donc est Falstaff ? Vieux beau superbe et ridicule, chevalier sans le sou, incorrigible optimiste : nul doute que le compositeur s’est reconnu dans cette figure de vieillard insupportable et attachant. Barrie Kosky en fait un totem de carnaval, qui nous replonge aux racines de notre culture : une figure de la démesure qui fait assaut de nourriture, de boisson et de sexe pour conjurer l’angoisse de la mort. Un grand solitaire aussi, désireux d’être aimé, qui s’est construit une philosophie douce-amère : « Tout dans ce monde n’est que farce. L’homme est né bouffon. » Cette réflexion profonde sur la vie, où l’existentiel jaillit du banal, fait le propre du génie verdien.

Opera buffa en trois actes (1893)
Musique de Giuseppe Verdi
Livret de Arrigo Boito d’après Shakespeare

Direction musicale : Daniele Rustioni
Mise en scène : Barrie Kosky
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Lyon

Sir John Falstaff, Christopher Purves
Ford, Stéphane Degout
Fenton, Juan Francisco Gatell
Mrs Alice Ford, Carmen Giannattasio
Mrs Quickly, Daniela Barcellona
Nannetta, Giulia Semenzato
Mrs Meg Page, Antoinette Dennefeld
Dottore Cajus, Gregory Bonfatti
Bardolfo, Rodolphe Briand
Pistola, Antonio di Matteo

Réalisation : François Roussillon
126 mn
Chanté en italien